Emmanuel Diela Nkita

Emmanuel Diela Nkita

Le portrait onirique de Emmanuel Diela Nkita

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Quelle troublante conversation onirique cette nuit ! Je suis assis à une table avec des gens que je ne connais pas, tous danseurs, ils parlent de danse et de vent, de voler et de se soumettre aux caprices des pluies, ils se lèvent, comme s’ils composaient des objets chorégraphiques. Ils se moquent un peu de moi et des passants. Je fais part de mon angoisse aux autres en disant : j’ai l’impression que nous vivons une période charnière de l’humanité, et si tous les pays sombraient d’un seul coup dans l’autoritarisme ? Tous, sans exception. Après un court silence, comme si j’avais atomisé l’atmosphère, une personne face à moi me répond : ne t’inquiète pas…. et je pense même que ça pourrait être fascinant…. vas-y goûte ces œufs de baleine, c’est excellent … je goûte et ça me donne mal au ventre, beaucoup d’acidité, un rejet. Je me réveille en pleine nuit, à 3h33, avec des crampes abdominales qui n’avaient rien d’oniriques…. Je prends le téléphone et j’appelle Emmanuel Diela Nkita. Je le réveille. Je lui dis : c’est Patrick Lowie, désolé pour le dérangement, c’est vous qui m’avez fait manger ces œufs de baleine cette nuit dans mon rêve ? J’entends un immense éclat de rire : les baleines ne pondent pas cher ami, votre rêve est loufoque ! On se donne rendez-vous chez TICH, rue de Namur à Bruxelles, un spot vegan. Il pleut, comme souvent dans cette ville. Les semelles de mes nouvelles chaussures me font glisser deux ou trois fois, ce qui ressemble aussi à un pas de danse. Emmanuel Diela Nkita s’approche et me dit : vous vous y mettez vous aussi ? ce n’est pas mal pour un débutant. Non, je lui montre mes semelles et refait la scène et le mouvement de ce pas de glissade. Je fais une génuflexion devant le jeune serveur. Il rit et se moque encore de moi. C’était mon objectif. Je sens en moi le préjudice de l’existence, je préfère quand je suis invisible. Observer sans être vu. Je lui dis : vous souvenez-vous de Lille ? De l’Opéra ? Je lui montre la photo du danseur prise par Olivier Avez, c’est bien vous, n’est-ce pas ? Il sourit en regardant le cliché noir et blanc, puis : j'aime cette photo parce qu'elle représente assez bien ma personnalité. Une personnalité douce, rêveuse et pleine de grandes ambitions. Le serveur nous apporte des tisanes. À propos de mon rêve, marquant, il y en a pas un qui me marque en particulier. Si ce n'est qu'une sensation d'envol occupe mes nuits. La sensation d'avoir des ailes et qu'elles se développent et que je m'envole au-dessus des bâtiments et des nuages. Je lui dis que c’est un rêve récurrent chez les humains, un rêve agréable, que Freud dit que l’envol n’est qu’une autre érection, une érection onirique. Mais chez vous, j’en suis sûr, ce rêve signifie que votre pensée est obsédée par le désir de voler de vos propres ailes, n’est-ce pas ? Il ne répond pas. Une partie de l’espace est occupée par des baignoires en cuivre bleu, des hommes aux corps parfaits, aux cœurs parfaits, arrosent les parois d’un lait végétal soyeux avec un peu d'agar-agar. Une des baignoires est vide, Emmanuel Diela Nkita s’avance, plonge et disparaît dans un bain de son avec des gongs.

Je plonge à mon tour, glisse sur une peau de vache et je me retrouve de l’autre côté. La respiration hachée, le retour du stresseur, et le cœur qui s’emballe puis dévale et déballe. Je me retrouve sur une plage, des baleines à bosse gardiennes de la planète, expulsent des œufs, telle une nouvelle maternité, une vision nouvelle d’un monde à recréer. Je place des lunettes solaires sur mon nez, j’observe le ciel et je vois Emmanuel Diela Nkita prendre ses aises dans les bleus ton sur ton, survoler et voler les îles, les yeux des autres, il ne vole pas, il danse dans le ciel, les baleines s'amusent à faire des acrobaties puis s’envolent elles aussi. Je me rends compte ne pas avoir cette force, cette impudence même, le courage d’être moi-même me manque. Entre les baleines à bosse et Emmanuel Diela Nkita, une autre figure se forme, le mont de saturne d’une main. Elle habille la réussite et la fortune. La chorégraphie dans le ciel est d’une beauté sans nom. Pendant ce temps, je m’enfonce doucement dans les sables mouvants d’une plage belle mais mortelle. Le sable couvre désormais la bouche, les yeux, la tête entière. Je me dis :
ne t’inquiète pas Patrick, tu n’es que dans un rêve. La réalité est dans le ciel.


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Bio

Je suis un jeune homme de 31 ans né à Bruxelles. Je suis le cadet de ma fratrie. J'ai étudié la danse à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles en secondaire et je suis allé ensuite à Montréal (Canada) à L'école de danse contemporaine. De retour en Belgique, j'ai laissé la danse de côté pendant un moment avant de m'y remettre et d'en faire véritablement mon métier à l'âge de 25 ans. Je travaille jusqu'à présent avec différents chorégraphes et sur différents projets très divers.

Précisions d’usage 
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com

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