Allan Carmel Koua
Allan Carmel Koua
Le portrait onirique de Allan Carmel Koua
Le portrait onirique de Allan Carmel Koua
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Franz Kafka a écrit : l’amour, c’est que tu sois pour moi le couteau
avec lequel je fouille en moi.
Une femme me murmure à l’oreille : je
ne savais pas que vous reviendriez si vite dans le coin, tout le
monde vous imaginait déjà loin.
Tout est sombre ici, et ce malgré
les apparences. Je lui rétorque que le destin peut être étonnant
pour ceux et celles qui s’accordent à croire en l’harmonie. Elle
me répond : quelle harmonie ?
Je lui explique que beaucoup
cherchent le bonheur ou l’amour au lieu de chercher l’équilibre,
l’harmonie. Ce n’est peut-être pas le lieu adéquat pour cette
conversation,
me dit-elle soudainement. En effet, un cimetière
le long d’une mer agitée, dans le ciel flottent les encres noires,
infinie pluie fine. Je suis dans une foule compacte mais incertaine,
je croque dans une pomme trop verte, on marche, la femme qui
me parlait disparaît dans les empreintes nébuleuses du monde, je
retourne sur mes pas. Je cherche une main que je sers très fort, je
veux transmettre du réconfort, de la tendresse, de l’amour et je
dis : je suis encore avec vous, je suis là pour vous, ne craignez rien,
surtout rien.
Je le vois pleurer aux larmes, bouleversé, anéanti, son
monde s’est effondré. Va-t-il vaciller ? Je m’arrête subitement, je
les vois tous partir aux funérailles d’un homme que je ne connais
pas. C’est la main de son fils que j’ai serré, que je serre encore,
et ce rêve a la magie irréelle de la réalité. Un serpent noir se
glisse comme par enchantement sur le sol couleur charbon. Le
visage d’Allan Carmel Koua est baigné de larmes insensées ou
par cette pluie qui inonde nos pensées ? Sommes-nous dans un
rêve, Patrick Lowie ? Tout cela me paraît bien trop fort, puissant,
votre main, je la sens, comment peut-on sentir la force d’une
main dans un rêve ?
Je ne réponds pas, je ne le lâche pas, je ne le
lâche plus. Il poursuit : votre regard n’est que compassion, merci
beaucoup.
J’avais coupé les cheveux très courts pour l’occasion,
j’avais endossé des vêtements créés par Yayoi Kusama, transformé
à l’improviste en dalmatien sans queue, les mains derrière le dos,
apaisé mais enfermé. Je comprends qu’il est styliste, je vois ses
merveilleuses créations. Je lui offre un mouchoir en soie avec mes
initiales, il sèche son visage, ses yeux, il assèche son amertume,
sa confusion,... sa beauté intrigue, captive, ... pensez-vous que
nous nous réveillerons...peut-être n’est-ce pas un rêve, ou est-ce
le dernier rêve, qu’en pensez-vous ?
La mer hurle, elle s’indigne
jusqu’à l’invective furibonde. Contre nous ? Contre la mort ? Ce
rêve ne vous angoisse-t-il pas ?
Je lui réponds que non, je me sens
même plutôt soulagé. Il me demande si j’ai toutes les bonnes
cartes. J’ai toujours toutes les bonnes cartes.
Au bord de la falaise,
une porte s’ouvre sur un autre monde : bleu. Tout cela ressemble
à une réinstallation de François Morellet, on plane dans un
intérieur associant géométrie et hasard, ces néons en forme de
parenthèses indisciplinées me font sourire. Je constate que nous
ne sommes pas réels, nos corps sont créés par des lasers, nos
visages se désintègrent. Je n’ai plus la puissance des mots, il me
reste le regard. Je donne à Allan Carmel Koua, un scalpel et je lui
dis : allez-y, fouillez en moi !
Il rit aux éclats avant de m’enfoncer
le couteau dans la plaie.
Publications & anecdotes
Ce portrait a été publié dans le livre Next (F9), 111 portraits oniriques
de Patrick Lowie, publié aux éditions P.A.T.
Bio
Allan Carmel Koua, est né le 17 avril 1989 à Abidjan (Côte d'Ivoire), passionné par les découvertes culinaires et diplômé en stylisme, il s'installe en 2013 au Maroc pour approfondir ses connaissances dans la mode. Il y a lancé sa marque de vêtements EVIBEX by k'allan
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com