Lucie Cauwe
Lucie Cauwe
Le portrait onirique de Lucie Cauwe
Le portrait onirique de Lucie Cauwe
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Il est treize heures. Elle chausse ses bottes vertes,
son ciré rouge, et elle va sauter dans les flaques de pluie.
Comme quand elle était petite. Elle va plus loin, saute sur
la case terre
de la marelle tracée sur le sol avec une craie,
même si l’eau efface beaucoup, elle atteint facilement le 7
puis la case ciel
. On la voit sourire, comme une enfant. Elle
se retourne et me fait un clin d’œil. J'essaye de la suivre,
j’aimerais lui dire quelques mots mais elle s’éclipse onze
fois. Je suis fatigué, épuisé même, en itinérance, en guenilles,
sans-dent, je m’approche, elle se retourne, traverse l’allée
et s’échappe, elle le fait plusieurs fois, passant à gauche et
à droite des quatre chemins. Il y a dans son expression,
sur son visage, dans ses yeux, une aspiration qui la porte à
désirer les biens naturels ou surnaturels tout en s’amusant.
Je vous rappelle que nous sommes dans un rêve. Je l’arrête
enfin et je lui dis
: je suis Patrick Lowie, journaliste onirique,
j’aimerais comprendre ce qui vous met dans cet état
euphorique
?
Elle scrute sa montre, les aiguilles tournent
folles, elle serre ses chevilles, ses doigts ne pincent plus,
puis tout reprend son cours, les aiguilles du temps tournent
à nouveau grâce à la magie d’une force inexplicable, une
force venue de l’intérieur. La femme n’est autre que Lucie
Cauwe, journaliste littéraire à double focale, jeunesse et
vieillesse, ex-journaliste du quotidien belge Le Soir. Vous
connaissez la suite du rêve
?
Elle baisse la tête avec le doute
d'une adolescente. C’est pour ça que je suis là. Je vous
accompagne. On entre dans une maison, elle dit
: Bonjour
ma petite maman.
La maison est minuscule, isolée, dans
la forêt, la maison cache un mystère, le temps et l’espace
sont imprécis, abstraits. L’oiseau en cage se transforme en
panthère, la souris se métamorphose en serpent à plumes,
les mouches rugissent. Dans une caisse, un nid à asticots.
Une très belle femme, rajeunie par la lumière blanche qui
traverse les très petits vitraux d’église, assise, dans l’attente,
d’un tout, d’un rien. Elle dit
: c’est comme une drôle d’heure
pour me dire bonjour. Il est 14 heures
. Le dialogue est sec,
lent, suspendu à un crochet de boucher. Lucie Cauwe
persiste et sourit encore et toujours, elle m’ignore, évite
mon regard, fuit mes énergies, je panique, je me couche
dans un des sept lits, groggy, le serpent rampe, m’atteint,
espérant me manger avec avidité, m’engouffrer, sans eau,
sans pain. Elle tourne autour de la table où sa mère reste
vigilante, Lucie marche à cloche-pied pour faire diversion.
Elle s’arrête net et dit
: ma petite maman, cela veut dire que
tu ne me dis pas bonjour
?
On ne voit qu’un seul cil bouger
de la femme assise, elle répond
: non
. Et se change en louve.
Je n’ai rien vu venir, pas même l’ombre de mon indifférence.
Je me suis endormi dans ce lit de nain bourrin. Je sais que
la petite fille en ciré rouge s’en est allée dans la forêt en
disant
: au revoir ma petite maman
... la légende dit qu’on
ne l’a plus jamais revue.
Publications & anecdotes
Ce portrait a été publié dans le livre Next (F9), 66 autres portraits oniriques
de Patrick Lowie, publié aux éditions P.A.T.
Bio
Ex- journaliste au quotidien belge francophone Le Soir, Lucie Cauwe s'occupe actuellement d'un blog : LU cie & co spécialisée en littérature jeunesse et vieillesse.
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com