Aurèle Andrews-Benmejdoub
Aurèle Andrews-Benmejdoub
Le portrait onirique de Aurèle Andrews-Benmejdoub
Le portrait onirique de Aurèle Andrews-Benmejdoub
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Un Chinois nous dit qu'on se ressemble comme deux
gouttes d'eau. On se cherche des ressemblances, on n'en
trouve pas. On fait un effort, on fait du zèle. Tous les
deux enivrés par des herbes séchées aux odeurs acides, tous
les deux devant un miroir convexe géant, le cadre doré. La
pièce entière peut-être observée dans ce miroir, les
moindres détails, quelque soit le point d'observation.
Je me détache, il m'écoute tel un psy, je lui raconte sa vie tel un cartomancien. Je bats les cartes, le miroir se fissure. Le miroir éclate. J'ai la belle sensation de voir mon âme sombre se fissurer, s'éclater. Je me demande si les contextes ont de l'importance. Je sors la carte de la Sorcière . Ca m'effraie , me dit-il. Nos bras sont en terre, terre sèche, terre craquelée par la sècheresse. Il ne pleut plus à Mapuetos, de la poussière dans l'oeil, mais pas que. Il me dit : C'est où Mapuetos ? Je réponds : ce n'est pas à Central Park. Nous sommes à Mapuetos. Avant d'entrer dans le rêve, nous allons devoir nous raconter encore quelques histoires . Peu à peu, je me soulève, nous ne sommes pas seuls, deux chouettes s'échappent, ratent leurs envols, s'écrasent sur un pylône. Je vais fermer les fenètres pour ne plus faire entrer l'air, pas même un filet. Voler au-dessus du monde en apnée. Je l'invite à commencer. Je sors une deuxième carte : le Voyage . Je lui dis : vous allez voyager plus et plus encore, dans des lieux mystérieux, …. je vous en prie, allez-y, vous avez la parole. Il hésite, pudique, m'observe, cherche quelque chose, ne trouve pas, puis me dit : il ne me reste que de vagues souvenirs : une absence, un retour imaginé, imagé mais impossible, quelques rêveries et bondieuseries,...rien de spécial en fait. Je tire une dernière carte : le Soleil . Je lui dis : il y a de très beaux déluges. Cette carte vous propose d'accepter tous les cadeaux du monde en amour et en succès et en argent, ouvrez les bras. Dans la pénombre épuisante d'une pièce qui ressemble au monde, il doute de mes propos mais lentement ouvre les bras. Nous sommes dans une très belle maison ancienne, le jardin donne sur un précipice avec une balançoire se balançant une fois sur la terre ferme et une autre dans le vide.
Un train traverse mon corps perdu, il me traverse mais en même temps je suis dans le train. Des paysages dénudés, il me dit : le voyage est en vous, ces cartes sont vos étapes, vos destinations, vos entrailles migratrices, vos intestins sont la mappemonde d'un monde qui vous est propre, les gargouillements ne sont que des tremblements de terre, les volcans se forment. À travers les vitres du compartiment, j'observe les arbres déplumés, des rails abandonnés, que des symboles inutiles, des talus d'ambre, des montagnes en ombres chinoises… le train me dépasse et disparaît. Je ne me suis pas encore présenté , me dit-il, je suis Aurèle Andrews-Benmejdoub, photographe, vidéaste et poète… et vous ? Il ne m'a pas reconnu, je ne dis rien, il n'insiste pas.
Je me détache, il m'écoute tel un psy, je lui raconte sa vie tel un cartomancien. Je bats les cartes, le miroir se fissure. Le miroir éclate. J'ai la belle sensation de voir mon âme sombre se fissurer, s'éclater. Je me demande si les contextes ont de l'importance. Je sors la carte de la Sorcière . Ca m'effraie , me dit-il. Nos bras sont en terre, terre sèche, terre craquelée par la sècheresse. Il ne pleut plus à Mapuetos, de la poussière dans l'oeil, mais pas que. Il me dit : C'est où Mapuetos ? Je réponds : ce n'est pas à Central Park. Nous sommes à Mapuetos. Avant d'entrer dans le rêve, nous allons devoir nous raconter encore quelques histoires . Peu à peu, je me soulève, nous ne sommes pas seuls, deux chouettes s'échappent, ratent leurs envols, s'écrasent sur un pylône. Je vais fermer les fenètres pour ne plus faire entrer l'air, pas même un filet. Voler au-dessus du monde en apnée. Je l'invite à commencer. Je sors une deuxième carte : le Voyage . Je lui dis : vous allez voyager plus et plus encore, dans des lieux mystérieux, …. je vous en prie, allez-y, vous avez la parole. Il hésite, pudique, m'observe, cherche quelque chose, ne trouve pas, puis me dit : il ne me reste que de vagues souvenirs : une absence, un retour imaginé, imagé mais impossible, quelques rêveries et bondieuseries,...rien de spécial en fait. Je tire une dernière carte : le Soleil . Je lui dis : il y a de très beaux déluges. Cette carte vous propose d'accepter tous les cadeaux du monde en amour et en succès et en argent, ouvrez les bras. Dans la pénombre épuisante d'une pièce qui ressemble au monde, il doute de mes propos mais lentement ouvre les bras. Nous sommes dans une très belle maison ancienne, le jardin donne sur un précipice avec une balançoire se balançant une fois sur la terre ferme et une autre dans le vide.
Un train traverse mon corps perdu, il me traverse mais en même temps je suis dans le train. Des paysages dénudés, il me dit : le voyage est en vous, ces cartes sont vos étapes, vos destinations, vos entrailles migratrices, vos intestins sont la mappemonde d'un monde qui vous est propre, les gargouillements ne sont que des tremblements de terre, les volcans se forment. À travers les vitres du compartiment, j'observe les arbres déplumés, des rails abandonnés, que des symboles inutiles, des talus d'ambre, des montagnes en ombres chinoises… le train me dépasse et disparaît. Je ne me suis pas encore présenté , me dit-il, je suis Aurèle Andrews-Benmejdoub, photographe, vidéaste et poète… et vous ? Il ne m'a pas reconnu, je ne dis rien, il n'insiste pas.
Publications & anecdotes
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Bio
Né à Paris en 1970, Aurèle Andrews
Benmejdoub, vit et travaille entre Casablanca, Marrakech
et Paris. Après son baccalauréat, il entame des études
de droit social et de psychologie clinique et
psychopathologie. Il développe depuis quelques années
une pratique artistique qui évolue harmonieusement entre
la photographie, la vidéo et la poésie. L’artiste mène
une réflexion approfondie autour des notions de
migration, d’identité et de mémoire. Son travail explore
les divers axes de réflexions traitant du phénomène de
la migration
, tout en cherchant à mettre en
exergue les différentes façons d’envisager l’expérience
du déplacement. L’ancrage territorial, propre à l’exil,
est questionné par une forme plus introspective de migrance
,
En juxtaposant plusieurs espaces en un même lieu, la
poétique de l’errance analyse les interstices entre le
paysage réel et le paysage rêvé, l’ici et l’ailleurs, le
passé et le devenir
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com