Namuezi Fedi

Namuezi Fedi

Le portrait onirique de Namuezi Fedi

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Les jeunes gens s'en vont, ils la suivent, aimantés, peurs de rien, ils la suivent, ils font l'ascension, je les observe, le cocotier en plastique en main, je réfléchis, je ne sais plus ce qu'elle m'a dit, m'a-t-elle dit quelque chose ?, oui sa bouche bougeait, mais les sons as-tu entendu un son ?, un mot, une voyelle, je ne sais plus, oui peut-être, c'est étrange tout le monde est derrière elle, était je ne sais plus, passé présent, pourtant elle n'a rien dit, elle n'y a peut-être même pas pensé en fin de compte, elle est partie où ? tu sais toi où elle est partie ? non, je sais que je lui ai parlé de Mapuetos pendant un instant, juste un instant, enfin je crois, je ne sais plus, en tous les cas, on était dans la vallée, elle marchait dans la vallée très verte, c'était très vert, trop vert je crois, il y avait le précipice, effrayant, ça faisait peur, des roches, des roches partout, c'est ça, oui des roches partout, c'était noir et blanc, au loin le vert, ce vert que je n'aime pas, le vert de la vallée, le précipice c'était la mort, j'en suis sûr, il n'y avait rien au fond, pas de vibration pas de palpitation, rien je vous dit, la non-vie, mais à sa droite c'était le contraire, le paradis, oui en bas c'était l'enfer, à droite le paradis, luxuriant, beaucoup de vert, je n'aime pas les paradis, je ne sais pas où nous étions, vous dis-je, je ne sais pas voilà, dans une province au fin fond d'elle-même, peut-être, oui, je ne sais pas, n'insistez pas, elle était habillée comme on s'habille au printemps, en jupe, oui, plus court que ça oui, en mini-jupe je crois, une mini-jupe qui vole au vent, Bulma, c'est ça, mais pas avec sa mini-jupe rose, non il y avait un imprimé de fleurs, non, moi je n'étais pas en mini-jupe, je n'aime pas ça, rien à voir avec la morale, je me fous de la morale, non, je n'aime pas les shorts non plus, on s'éloigne du sujet je vous assure, les jeunes gens sont tous partis avec elle, il y avait des points lumineux partout, elle a donné de l'or, des bateaux en plastique style Lego, des colliers de perles blanches, et à moi ce cocotier, je ne sais pas pourquoi ai-je reçu ce cocotier, les jeunes gens se sont mis en cercle autour d'elle, elle a dit, ça je me souviens elle a dit : je ne vous vois pas mais je sens votre présence, je monte, je monte, je me sens légère et heureuse, je quitte la vallée,… et les jeunes gens sont montés eux aussi, ça a fait des étoiles dans le ciel, puis quelques étoiles sont tombées, pas toutes, cinq ou six étoiles je crois, non ce n'était pas la nuit, non tout cela était en plein jour, le soleil oui le soleil dilatait tout, même mes narines, oui, oui,…. non, son nom ? Fedi Namuezi, j'en suis sûr… moi ? Patrick Lowie, chamane des cocotiers, penseur des nuits oniriques, ils sont peut-être partis chez Chirico ou à Mapuetos ? mais qui sont ces gens ? sont-ils tous fous à délier ? lorsqu'ils sont partis, j'étais resté seul, seul sur cette plaine, au loin la maison, oui je me calme, tout cela est véridique, je vous le jure, il y avait une maison au loin, il y avait de la lumière, exactement, très vite le soleil s'est couché, la lumière grandissait dans la maison, j'appréhendais ce que je faisais, ce n'était pas moi qui avançait, à ma place, je me serais réveillé, j'aurais tout quitté,.. mais voilà, je me suis avancé vers la maison, dans le bois, j'avais quitté la plaine, entré dans le bois, je suis entré dans la maison, il y avait dans un lit un cadavre phosphorescent, oui le même que celui de Breton, cela ne m'a pas effrayé, j'ai regardé dans le corps, il y avait un arbre, le coeur de la forêt, elle était là, dans le cadavre phosphorescent, je ne sais pas pourquoi Breton renonça à l'atteindre, Fedi Namuezi était assise appuyée à un arbre, elle était habillée en noir, avec en main du sel peut-être ou autre chose, quelque chose de blanc et elle m'a dit viens, viens… non, je n'y suis pas allé, je savais que ce n'était pas elle, c'était un piège, je suis sorti de la maison, j'ai rejoint les étoiles, je me suis retrouvé sur un bâteau de l'espace, on a navigué dans l'espace, il y avait Noé, oui Noé, un vaisseau ? non, non, un bateau vous dis-je, puis j'ai crié le poème de Breton : je prendrai mon lit à bras-le-corps et je le secouerai de tous mes rêves…. que signifie tout cela ? qu'on doit se connecter avec son propre cœur pardi ! , qu'on doit suivre inconsciemment son intuition et qu'on doit développer ses propres capacités spirituelles afin de redevenir maîtres de notre santé et de notre propre chemin de vie, ce n'était pas clair ? c'est évident, désolé cher ami, je vous ai complètement dépassé, vous étiez mon maître, vous êtes désormais mon élève, bonne nuit.

L'homme sort de mon rêve, sort de ma vie.
J'apprends sa mort dans les journaux quelques jours plus tard.


Publications & anecdotes

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Bio

Après avoir séjourné dans les cinq continents, Namuezi s’est établie à Bruxelles. Vingt ans de maladie chronique et quinze ans dans l’humanitaire et le social, l’ont radicalement poussée à faire éclore qui elle est vraiment, et à s’assumer comme telle. Refusant toute étiquette, Namuezi vit dans plusieurs mondes, visibles et invisibles, intemporels. Elle dialogue avec les âmes, elle révèle ce qui est caché, ce qui rend malade, ce qui bloque. Elle rappelle comment se connecter avec son cœur, suivre son intuition et développer ses propres capacités spirituelles afin de redevenir maitres de notre santé et de notre chemin de vie. Ses voies d’éveils préférées sont la méditation, la nature, les lieux sacrés et la sexualité.

Précisions d’usage 
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com

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