Brigitte Nsie
Brigitte Nsie
Le portrait onirique de Brigitte Nsie
Le portrait onirique de Brigitte Nsie
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Dans le rêve émerveillé, d’emblée, je lui ai dit ceci de
mémoire : Brigitte Nsie, j’aime beaucoup la citation de René
Char que vous venez de m’offrir dans un emballage chromatique
mais pour moi, sa plus belle phrase est celle-ci : “Les mots qui vont
surgir savent de nous des choses que nous ignorons d’eux.”.
Nous
sommes sur une plage sans acacias que je foule pour la première
fois, elle aussi, pays inconnu, l’emballage brillant dans le ciel, feu
d’artifice, bateau de cristal sous la lumière d’une nuit profonde,
pleine lune énorme, couleurs sombres, des noirs et des bleus. Lune
blanche, blanche, comme offrant de nouvelles visions, comme si
de nouvelles planètes apparaissaient. Océans dans océans. Dans
l’attente éternelle du soleil disparu à moins que ce soit lui qui
ne nous attende plus. On sent la vie en elle, dans Brigitte Nsie,
même si l’être est hors d’elle. Le volcan Imyriacht
éclabousse sa
lave sur les pare-brises de nos âmes depuis quelques jours. La
petite main à quatre doigts translucides la guide du fond des
abîmes vers la surface. Je pense à l’écrivain français Aimé Césaire
et à ces trois phrases merveilleuses et précises : « Tu es toi et je
suis moi. Accepte-moi tel que je suis. Ne cherche pas à dénaturer
mon identité et ma civilisation ».
La petite main blanchâtre de
la vie devient fluorescente dans la nuit de Mapuetos. Tout est
silence. Par dessus. Par dessous. J’entends son cœur battre,
égaré, ses paupières s’ouvrir, j’entends tout. La musique de la
vie s’éteint. Je sens cette vie désirée en elle et hors d’elle. Cette
main veut m’emmener vers toutes les inconnues de ce monde
invisible. Pour la première fois, je vois des filets d’ombres dans la
nuit. Des visages sans nom, défigurés, transfigurés, des masques
africains peut-être, pas de chasseurs de lucioles ici,... elle me
murmure : vous savez Patrick Lowie, les bouches qui mangent ne
parlent pas et les cerveaux éteints ne pensent à rien. Une même
ville peut rappeler un bon fournisseur au commerçant aigri ou
un grand poète pour un autre grand poète.
Je l’observe un instant
dubitatif puis d’un souffle comme lorsqu’on éteint les bougies d’un
gâteau d’anniversaire : l’écrivain français Le Clézio en écrivant
que « L’exotisme est un vice »
ne savait pas si bien dire, vive les
vices !
Elle me dit alors qu’elle ne savait plus, qu’elle ne savait
pas. Que c’était à la fois terrifiant et rassurant. Qu’elle était dans
l’eau et hors de l’eau. Qu’elle savait et qu’elle ne savait pas. Elle
se demandait si elle devait avoir peur. Puis, la main translucide
et lumineuse devient immense et se substitue à la lune qui éclate.
Nous restons figés comme des statuettes en marbre, y aura-t-il
des restes, des morceaux, des mies, des piécettes, restera-t-il des
miettes de cœurs, des fétiches, des odeurs, vous savez l’odeur de
l’odika nkok, l’odeur chocolatée, on lit tout dans l’obscurité, on
entend tout dans les silences des mondes, même des masques
parler la bouche pleine. Et nos ombres s’échappent.
Publications & anecdotes
Ce portrait a été publié dans le livre Next (F9), 111 portraits oniriques
de Patrick Lowie, publié aux éditions P.A.T.
Bio
Artisante d’art, Brigitte Nsie est également gérante du restaurant L'ODIKA à Libreville au Gabon.
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com