Ayoub el Omary
Ayoub el Omary
Le portrait onirique de Ayoub el Omary
Le portrait onirique de Ayoub el Omary
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Les mains dans les poches, dans une vie sans fortune, dans ce rêve
qui semblait une longue nuit étrange, je pensai en reboutonnant
ma chemise, que les choses les plus belles et les plus folles dans la
vie commencent souvent par un oubli, une erreur, un abandon.
Combien de contes de fées ne débutent-ils pas par un bébé dans
un couffin abandonné devant une porte, un orphelinat, une gare,
ou envoyé dans une bouteille à la mer pour avertir le monde
de la souffrance ? La légende de Rome nous parle de Romulus
et Rémus, des frères-jumeaux nouveau-nés abandonnés, puis
recueillis par une louve qui les allaite. C'est à cela que je pensais
dans le rêve. Hier on m'a dit que j'étais bâtisseur de ponts,
motivateur, ... le volcan Imyriacht me manque, Mapuetos s'efface
dans mon esprit, tout s'évanouit, tout se vend, tout se ment.
Ayoub El Omary, je l'ai croisé dans un champ, planté comme
un arbre dans le vent, crucifié sur la colline de l'amour, entouré
de pièges, de loups, de chiens, de matraques, de pieds puants,
d'hommes et de femmes qui n'ont que le nom et qui pondent
comme des poules des œufs cassés. Ayoub El Omary, cet enfant
de Taroudant, vous ne l'aimez pas, vous le détestez. Et l'arbre
reste là, vous aimeriez le déraciner, en faire du bûcher, brûler son
âme. Ne pas lui en vouloir, il dit ce qu'il est, ce qu'il a toujours été,
ce que nous sommes tous. Je crie aux chiens et aux chiennes : c'est
vous qui devriez être jetés dans l'huile d'argan bouillante.
Des
gouttes de sang rouge éclaboussaient nos visages. Toujours dans
ce rêve qui semblait un film, la musique dramatique enveloppait
l'atmosphère de l'encens de santal qui agrippait mes sens. Le beau
jeune homme, qui s'est réveillé, s'avance et me dit : Monsieur
Patrick Lowie, je vous reconnais, on m'a beaucoup parlé de vous,
je voulais vous voir alors j'ai fermé les yeux, j'ai demandé de
vous rencontrer et vous êtes là. Je vais tout vous dire en quelques
secondes. Aidez-moi. Je veux écrire ma vie, aimez-moi à écrire ma
vie. Je vous en supplie, emmenez-moi.
Son visage d'ange avait pris
des coups violents, sa peau balafrée par des chiens à la queue
atrophiée et enragés, les lèvres abîmées. Après un long instant de
recueillement, j'ai contacté quelques éditeurs, trouvé de l'argent
et on a quitté ce pays pour tout se raconter dans un livre. On
était à Rome, à Lisbonne, dans un métro ou dans un train. Loin
de Taroudant, loin du couffin, loin de l'autre patrie, loin des
mondes sans amour, des lits à cauchemar, des maisons à cafards.
Loin de tout, il était devenu plus proche encore de lui. Ce moi
conscient des êtres qui révolutionnent. Moi aussi je ferme les
yeux, je fais un vœu. Il s'exauce. Le roi du monde, vêtu de ses
habits de compassion, décréta de cesser la souffrance. Il pleut sur
les champs autour de la colline de l'amour. Des millions de fleurs
parfument ces terres et ces fleuves saccagés précédemment par
l'ignorance. Les soleils surgissent de partout, des parapluies aux
couleurs de l'arc-en-ciel protègent nos corps de ces traîtres de
la vie.
Publications & anecdotes
Ce portrait a été publié dans le livre Next (F9), 111 portraits oniriques
de Patrick Lowie, publié aux éditions P.A.T.
Bio
Instagrammeur et youtoubeur marocain et gay très suivi au Maroc pour ses interventions pour la liberté des homosexuels dans ce pays.
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com