Tristan Bilquard
Tristan Bilquard
Le portrait onirique de Tristan Bilquard
Le portrait onirique de Tristan Bilquard
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Dans ce rêve, sans mobile apparent, Tristan Bilquard me donne
rendez-vous dans la réserve indienne de Wind River
dans l’État
du Wyoming (USA). Il est membre des Indiens Arapahos appelés
aussi ciel bleu, peuple des nuages ou Inuna-Ina (Peuple de notre
Parenté)
. Il fait un pas dans ma direction et me dit : merci Patrick
Lowie d’être venu jusqu’ici, je voulais vous inviter pour assister à
la « Danse en regardant le Soleil », rite qui célèbre le renouveau
du monde terrestre et que nous organisons cette semaine autour
de l’arbre sacré.
Nous nous asseyons dans la plaine, j’observe :
rivières bleues, montagnes blanches et forêts de grands sapins, le
début de la Shoshone National Forest
probablement. Je sens des
vents énergétiques, une présence spirituelle tellement forte que
je me laisse transporter comme une vérité qui éclaire. Quitter la
ville de Tours, citée la moins littéraire de France selon Balzac,
tout abandonner, sortir d’une grande école de commerce pour
devenir Arapahos, me paraissait une idée farfelue, sublime et
belle. Je vois des hommes partir en quête d’un arbre pour la
construction de la hutte de la danse, juste avant de m’assoupir,
apaisé par les symboles, par l’arbre sacré. Au réveil, je me
sentais comme délivré des liens de la chair, couché sur un lit
de sauge. La danse avait commencé sans moi. La danse de la
renaissance : auto-flagellation. Il revient vers moi : cette danse
n’est pas un spectacle à regarder,
me dit-il, votre seule présence,
même endormi, profondément, comme vous l’étiez, comme un
livre ouvert et qu’on aimerait ne jamais refermer, votre présence
a donné un sens nouveau à cette cérémonie. Je vais me raser
maintenant et mettre en valeur ce que je suis réellement. J’aimerais
vous poser une question : une femme Arapahos m’a demandé si
vous connaissiez Mapuetos....
Cette question me bouleverse, je
me lève et lui demande de rencontrer cette femme. Le jeune
homme svelte, gracieux et d’allure légère, robuste et très résistant
pourtant, me guide dans la danse qui s’épuise sur elle-même. Les
hommes abandonnent leurs corps. Il se retourne et me fait un
sourire avec les yeux. On s’approche d’une vieille dame, les yeux
doux et froissés par l’âge. On est assis à trois sous l’arbre sacré
et me dit : j’ai rêvé de vous et de Marceau Ivréa.
Elle nous parle
en algonquian mais étrangement je comprends la langue. Vous
devez garder le secret à propos de Mapuetos. En parler pourrait
vous créer des ennuis.
Je lui réponds que mes rêves m’expliquent
le contraire. Elle nous offre une pipe. On fume. Marceau Ivréa
n’est pas mort,
continue-t-elle. Mapuetos n’appartient pas au
commun des mortels.
Je n’entends plus la femme parler. La tribu
est prête à lever le camp, les objets sacrés sont empilés au pied du
mât, ils sont beaucoup trop sacrés pour être utilisés à nouveau,
ils doivent retourner à la nature. Abandonnez Mapuetos ici
aussi,
dit la vieille femme en enlevant ses parures et la peau de
bison. Le jeune homme dit : les rêves sont merveilleux quand on
s’en souvient, mes rêves débutent toujours par des randonnées
sportives et fantastiques et se terminent dans des forêts sombres
traqué par une ombre.
Seul au pied de l’arbre sacré, je me pose
des questions sur Mapuetos. Mon cœur me dit une chose que ma
raison réfute. Je trouve la force pour me relever, assommé par la
drogue fumée. Au loin, à gauche, les Arapahos. À droite, je vois
Tristan Bilquard seul, quitter la plaine. Il se fait la malle, il part
sans prévenir sur de nouvelles grandes routes, pleines de gens,
de vieux hôtels délabrés transformés en casinos, je le vois écrire
même la nuit, surtout que la nuit il ne dort jamais. Surfer dans
l’obscurité entre les phares des voitures, avec d’autres garçons
comme lui, à la recherche d’un soi nouveau, d’un moi moi, pour
un monde nouveau. Il aimerait chanter mais rien ne sort encore,
l’accouchement d’un monde nouveau,... je suis sa petite voix et
je lui dis : tu sais que tu ne t’arrêteras plus. Tu parleras du temps
qu’il te restera à choisir, aimer, vivre. Tu ne t’arrêteras pas et si
tu t’arrêtes ce ne sera qu’une brève halte pour repartir vers un
nouveau voyage. Tu te demanderas où tes amours éternels sont
partis. Mais tu ne t’arrêteras plus.
Publications & anecdotes
Ce portrait a été publié dans le livre Next (F9), 111 portraits oniriques
de Patrick Lowie, publié aux éditions P.A.T.
Bio
Tristan Bilquard est étudiant à Paris.
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com