Mimbi Lubansu
Mimbi Lubansu
Le portrait onirique de Mimbi Lubansu
Le portrait onirique de Mimbi Lubansu
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Mimbi ! Mimbi !
L’enfant des rivières se met à danser. D’abord
synchrone avec les autres danseurs, mais très vite on le voit
danser seul, dans son univers, ses repères, ses limites sans limite.
Cassant les murs de nos pensées. Que n’aurait-il pas fait pour
faire bouger son corps ? Tout cela, nous le voyons comme une
fragilité intrinsèque à l’enfance, mais Mimbi y ressent une
force. Il se sent un arbre, des arbres, la tête couverte d’une forêt
d’imagination, de puissance et d’éveil. Je le vois voler tel un colibri
dans sa propre forêt. Mimbi ! Mimbi !
Il ne sait pas d’où viennent
les appels, il s’est endormi et, les yeux fermés, s’est retrouvé dans
un rêve où il marchait les yeux fermés. Est-ce pour se protéger du
monde extérieur ? Du monde des adultes ? Garder l’enfance en
soi, la protéger, l’empêcher de fuir ? Il y avait bien aussi au loin,
quelques battements de cœurs ou de percussions, pas évident de
saisir la différence, nos cœurs se font si souvent frapper par les
sentiments inconscients. Mimbi ! Mimbi !
Mais qui l’appelle ?
Il y avait une voix au départ, là, il en perçoit plusieurs. Juste
son prénom. Mimbi Lubansu, je l’avais croisé en 2016 dans
un spectacle de danse contemporaine, le Giovanni’s Club
de
Claudio Bernardo, un spectacle de toute beauté, impulsif et
instinctif. Mimbi, que je croyais d’abord Brésilien, m’a dit après la
représentation : Patrick Lowie, je parle le français, le néerlandais
et le lingala. Vous connaissez le lingala ?
Et c’est lorsqu’il
prononça lingala que je l’ai vu se transformer, grandir, que je
l’ai vu adulte. D’un claquement de doigt, il était, des décennies
plus tard, à l’anniversaire de ses trente-deux ans, entouré de ses
amis, comme depuis toujours. Pendant sa transformation, cette
avancée dans le futur, je lui ai répondu que je ne connaissais
qu’une phrase en lingala Ozali malamu ?
. Et il s’est mit à rire
aux éclats. Mimbi, j’ai écrit un conte pour enfants, « La tentation
du lait et du miel ». Aidez-moi à le traduire en lingala ! Mettez
ce texte en scène, dansez-le, vous en êtes capable !
Toujours les
yeux fermés, du haut de ses trente-deux ans, il me dit : quand
j’étais enfant, une nuit, j’ai rêvé que j’avais des ailes d’ange et que
je volais. Je volais si vite que, je faisais le tour du monde en moins
d’une journée, je pouvais visiter tous les pays, toutes les merveilles
du monde et manger toutes les spécialités de chaque pays. Grâce à
ma vitesse, personne ne pouvait me voir. J’errais dans le ciel bleu,
jusqu’à une île déserte. Un grand volcan surplombait l’île. J’allais
plonger dans le volcan lorsque ma mère me réveilla. Aujourd’hui
je sais que....
il sait que ce volcan est le volcan Imyriacht
et qu’il
avait rêvé de Mapuetos. Mimbi ! Mimbi !
Il savait que j’étais dans
cette salle, que je l’avais vu danser et rêver les yeux fermés. Il
savait que ses ailes allaient être une arme pour survoler les murs
construits par les hommes. Il savait qu’à chaque pas de danse,
chaque mouvement de corps, il ferait tout pour détruire les
murs. Pour que nous ayons tous, toujours cette sensation de
voler et de s’approprier la liberté. Mimbi ! Mimbi !
J’ouvre les
yeux, et je vois l’homme qui depuis le début du rêve crie Mimbi !
Mimbi !.
Et pour la première fois depuis bien longtemps dans un
rêve, je me sens ému. Pour la première fois depuis que j’écris sur
Mapuetos, je découvre enfin l’écrivain Marceau Ivréa, ressuscité,
se promenant le long du Tage à Lisbonne et qui, à la vue d’un
enfant haut comme trois pommes avec des ailes d’ange errant
dans le ciel bleu ne peut s’empêcher de vouloir récupérer l’enfant
qui était en lui.
Publications & anecdotes
Ce portrait a été publié dans le livre Next (F9), 111 portraits oniriques
de Patrick Lowie, publié aux éditions P.A.T.
Bio
Mimbi Lubansu est un danseur. Il a joué dans deux spectacles : il a joué en 2016 dans Giovanni's Club de Claudio Bernardo et dans 8.2. de Radouan Mriziga.
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com