La première rencontre avec Raphaël Kettani date de 2016. D'abord avec une de ses oeuvres dans une exposition collective à Bruxelles. Un tableau qui m'avait hypnotisé. Nous nous sommes vus et revus, je lui ai parlé de Mapuetos. Voici le premier dessin qu'il m'offrit : mon portrait. Cela m'a tellement fait penser aux dessins de Cocteau, un rien plus lisse. On se connaissait peu et je pouvais découvrir, à travers ce portrait, les symboles de Mapuetos : la clé de la lune, l'arbre, le serpent endormi à deux têtes, l'oeil de la Providence et d'autres symboles moins identifiables mais percutants. Il y a clairement dans ce portrait un message subliminal. Comment pouvais-je me reconnaître dans ce dessin ? Pourtant, je savais que c'était bien moi. Raphaël Kettani signe ses oeuvres par un simple "Raphaël". Casanova a dit qu'« aucun peintre n'avait surpassé Raphaël dans la beauté des visages», j'ai toujours été Caravagesque et j'ai pu lire de nombreux textes qui parlent du rejet de l'œuvre Raphaélesque initiée par Le Caravage. 

Format : 21x30 cm

Quelques semaines plus tard, le 25 juillet 2016, j'ai reçu cette ébauche de Mapuetos. Je ne lui avais rien demandé. Cela s'est fait spontanément. Il y a dans cette tentative, dans l'approche de révéler Mapuetos, une forme de naïveté qu'on ne retrouvera pas dans le tableau définitif et très peu de symboles mystiques : juste des maisons, un bâteau à voiles, une ville construite sur une colline, un oiseau avec la fameuse clé. Il y a bien sûr l'oeil-soleil et d'autres yeux encore. Personne ne sait où est Mapuetos, si c'est une ville, une île, un monde parallèle. Il y a ici clairement une représentation onirique de Mapuetos. On peut y découvrir des lettres aussi : plusieurs A, le B, le O et le V et bien sûr MAPUETOS. On n'est pas dans la libération des mots dans l'art du début du XXème siècle ni même à un hommage aux surréalistes mais ces lettres intriguent. En observant le dessin différemment on pourrait y avoir le crâne avec l'orbite et les dents jaunes.

Format : 18x24 cm

Un nouvel épisode des Chroniques de Mapuetos, Le rêve de l'échelle, sera publié en avril 2018 aux éditions Maelström avec, en couverture, le tableau de Raphaël Kettani.