Hildegarde von Bingen
Hildegarde von Bingen
Le portrait onirique de Hildegarde von Bingen
Le portrait onirique de Hildegarde von Bingen
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La marche (avant et arrière) fait partie de ma vie
d'errant. Je ne suis pas un marcheur sportif, je ne saute
pas en élastique, je marche dans mon quotidien, une dizaine
de kilomètres par jour. J'aime marcher lentement dans les
rêves aussi, j'y marche sur l'eau. Quand ça m'arrive, je me
réveille fatigué, les jambes endolories, les doigts de pieds
marqués comme si j'avais dansé. Cela fait plusieurs jours
que je ne me réveille pas. Que je marche dans un rêve sans
fin. Seul. Je m'étais promis de parcourir les 137 kilomètres
du Hildegard-Weg. Sans musique. Sans livre. Sans smartphone.
Nu. Oui, complètement nu. Et je me vois dans ce rêve
mystique, dans ce pèlerinage un peu perdu par ma naïveté et
fier d'abandonner l'inutile, perplexe face à la religion
mais captivé par la spiritualité, accaparé par des pensées
qui remontent à la surface d'un monde invisible. Je ne sais
pas si mon but est d'atteindre une forme d'extase et si des
révélations célestes viendront à moi. Pendant les premières
heures du rêve, j'étais assis en contrebas de l'église dans
le rocher de Idar-Oberstein, et j'entendais au loin des
hommes tailler les pierres précieuses, peut-être des
émeraudes qui poussent tôt le matin, au lever du
soleil.
Je n'ai pas marché
immédiatement, je suis resté assis, nu, et j'ai regardé
pendant de longues heures mon pénis. J'ai pensé que je ne
serais jamais capable de faire cette route, comme si je
m'étais menti, personne ne m'y a obligé, personne pour m'en
empêcher. J'ai donc regardé mon pénis dans l'espoir sans
doute qu'il me donne l'ordre d'avancer, de transcender. Mais
il ne m'a jamais commandé. Il est toujours resté à sa place.
Je me suis rendu compte qu'après les premiers kilomètres,
cette réflexion et attente de mon sexe m'ont aidé à
comprendre le cheminement. Le chemin spirituel est toujours
long. J'imaginais cette route empruntée il y a plusieurs
siècles par des seigneurs et des paysans qui venaient déjà
visiter Niederhosenbach, lieu de résidence de la famille de
Hildegarde von Bingen.
Dans ce rêve, il n'y avait
que moi sans ego. Des arbres, des plaines, des chemins, je
n'ai croisé personne, je n'ai vu aucun animal. Dans ma tête,
j'imaginais tout ce que j'allais pouvoir lui dire, lui dire
que je l'aime, que je crois en ses visions, que sa médecine
va me guérir (de quels maux, je ne sais plus), et surtout
que j'emporterais avec moi sa musique et sa voix. Pourtant,
je savais que je serais incapable de jouer au jeu des
vertus, je sais que mes révélations sont cueillies dans des
champs inespérés aux couleurs abstraites et qu'il n'y a
qu'énergie, que le reste n'existe pas. Plusieurs nuits
auront été nécessaires, les pieds ensanglantés, le corps
plus sec, plus de questions moins de réponses, les cheveux
plus gris encore, les tempes sans poils toujours, les mains
aux énergies puissantes se posent sur le sol, ne rien
sentir, ne plus rien penser, ne plus obéir. Ne pas vouloir
se réveiller. Attendre son apparition. Perdre le nord, être
trop à l'ouest, ne plus voir l'est, attaché au sud, une voix
me dit : le plus important est de rester au coeur
de soi-même
. Je m'étais donc bien perdu en
Rhénanie-Palatinat, toujous étranger, entre plusieurs
siècles, plusieurs cieux, entre plusieurs chants qui
prolongent des vibrations incarnés. Je n'ai jamais rencontré
Hildegarde von Bingen, pas dans mes rêves, pas encore. Dans
le rêve, il n'y avait que la marche qui m'apportait un
équilibre, comme si mes guérisons (de quels maux, je ne sais
plus) ne dépendaient que de mes pieds. Je suis donc resté au
coeur de moi-même, suivant les traces de mes propres pas
dans les chemins de traverse.
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Bio
Hildegarde de Bingen (en allemand : Hildegard von Bingen), née en 1098 à Bermersheim vor der Höhe près d'Alzey (Hesse rhénane) et morte le 17 septembre 1179 à Rupertsberg (près de Bingen), est une religieuse bénédictine mystique, compositrice et femme de lettres franconienne, sainte de l'Église catholique du xiie siècle. Elle a été aussi plus rarement dénommée Hildegarde de Rupertsberg.
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com
Précisions d’usage
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com