Jean Rausis

Jean Rausis

Le portrait onirique de Jean Rausis

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La lune flatte et charme notre imagination et le bonheur est alors de plonger dans l’illusion, effleurer le rêve et le sommeil de l’âme, c’est-à-dire le mental non maîtrisé. Rêver de la lune. Je vais enfin pouvoir m'acheter un miroir cette semaine, et j'aimerais avoir la force de dire en me regardant : arrête de vouloir maîtriser. Tu pensais pouvoir trouver Mapuetos mais force est de constater que huit ans plus tard, aucune trace de cette montagne, aucune trace de cette île, aucune trace de cette ville. Au même moment, j'entends une voix qui me dit : c'est comme si petit à petit une partie de vous retrouvait une autonomie... Je me retourne, il n'y a personne. Je reconnais la voix, c'est celle de Jean Rausis, thérapeute réputé, hypnologue et coach sportif de haut niveau. Je lui réponds, sans le voir, pensez-vous sincèrement que je ne trouve pas Mapuetos parce que j'ai perdu confiance en moi ? Je pensais être chez moi mais je suis dans un lieu à des milliers de kilomètres. J'entends la voix de Chico Buarque et de ses notes délicatement contestataires qui boostent mes neurones. Je suis seul dans la chambre d'un petit hôtel à Porto Alegre, la pluie tombe à n'en plus finir depuis plusieurs heures, des orages, plusieurs claquements retentissent en même temps que les éclairs zèbrent le ciel. Je me rends à la réception. Il n'y a personne, la porte d'entrée est ouverte, l'hôtel est vide. J'ouvre les portes de toutes les chambres, elles sont vides, je regarde par la fenêtre, la ville est vide, quelques néons bleus clignotent au bout de la rue. J'enlève ma chemise et mon pantalon, je découvre que mon nombril a disparu. Je me réveille.

Monsieur Patrick Lowie ? Je suis venu à vous pour vous parler de mon rêve. Vous êtes clairvoyant émérite m'a-t-on dit. J'avais entendu quelqu'un frapper à la porte de mon appartement, à peine réveillé, l'émotion encore dans la saudade de mes voyages oniriques brésiliens, j'ai ouvert et je me suis retrouvé devant le mental hacker, Jean Rausis. Je le fais entrer. Je ressens en moi un bonheur intense de l'accueillir. Je lui dis : votre voix hypnotique m'a fait soulever des montagnes, merci. Je lui indique de s'asseoir dans mon salon, je fais bouillir de l'eau et je lui propose une infusion à l'écorce de cacao. En un instant, je comprends que j'en saurai plus sur moi en quelques minutes que je n'en ai jamais su. Vient-il pour lui ou pour m'aider ? Il commence : voilà, je suis venu jusqu'à vous parce que j'ai fait un rêve particulier. Dans le rêve, je me suis réveillé sur une île. Il faisait nuit, cet endroit me semblait étrange, inconnu, j'étais dans une ville je crois. J'ai regardé par la fenêtre, et je trouvais la lumière assez belle, différente, ce n'était ni une lumière de nuit ni une lumière de jour, pas même un éclairage artificiel. Cela m'attirait beaucoup, c'était une lumière éclatante, un blanc vibrant et brillant, un blanc qui entoure tout. Je suis parti à la recherche de la source de cette lumière nouvelle, mais je n'apercevais que la mer au loin, une mer noire, comme immunisée à cette lueur intense. La mer absorbant tout, comme une marée noire. Il s'arrête un instant, ému, je lui sers la tisane. Il me dit : vous avez déjà tout compris n'est-ce pas ? Je hoche la tête, mon geste aurait pu signifier tout et son contraire. Il continue : ensuite, je m'habille, un sentiment plus qu'étrange me gagne pendant que je descends les escaliers de cette maison. Une fois dehors, tout est incompréhensible, mystérieux. La ville est déserte, y a-t-il quelqu'un ? Personne. Peut-être parce que c'est la nuit, tout le monde dort. Il y a un silence assourdissant. Pas de vague, pas de vent, je n'entends rien, absolument rien. Je me rapproche de la mer, je descends la ruelle pavée et bordée d'autres maisons qui ressemblent toutes à la mienne. À un moment, je me questionne : que se passe-t-il ? Un sentiment pesant grandit en moi, une forme de terreur douce... je lève les yeux. Là, je constate que le ciel est peuplé de lunes. De pleines lunes. Elles sont toutes d'une extrême blancheur qui éblouit, cette blancheur qui m'a réveillé dans mon songe en s'infiltrant par la fenêtre. Il y en a tellement que je ne peux les compter. Partout où je regarde, des pleines lunes immenses peuplent le ciel. Elles se touchent presque. Je suis impressionné et angoissé. Surpris et épouvanté par un sentiment inexplicable. Quelque chose me dit en moi que la fin des temps est arrivée.. quoi que je fasse, je suis absorbé par cette crainte, noyé par la peur, paralysé par la beauté de ce contraste terrorisant.

Le récit était bouleversant, je l'ai vu revivre son rêve, comme s'il s'agissait d'une aventure du réel. Je voyais très bien ces lunes et cette mer noire. Je lui dis : ne vous effrayez pas, je voudrais juste vous dire que j'ai fait ce même rêve il y a plusieurs années. Ce rêve m'a effacé le nombril - je lui montre mon ventre sans nombril. Autant vous le dire tout de suite : vous étiez à Mapuetos. Il ne dit plus rien. Regarde le fond de sa tasse, où apparaissent d'autres lunes encore. Il tremble, la tasse tombe et se brise. Votre inconscient vient de parler, il vient de vous dire que vous avez oublié une partie du rêve. Vous êtes sorti, vous êtes allé jusqu'à la mer, vous vous êtes baigné sous cette lumière aux mille lunes. Chaque lune représentant une médaille, une victoire, de l'argent bien sûr mais de l'amour aussi. Puis vous vous êtes rendu compte que l'eau devenait de plus en plus chaude, vous n'en saviez rien, vous étiez au pied d'un volcan, du volcan Imyriacht très exactement. En y regardant bien, vous avez remarqué le volcan tel un animal endormi qui se réveille, le volcan aussi fait des rêves. Vous n'avez pas eu peur. Vous vous êtes baigné encore quelques minutes dans cette eau qui devenait trop chaude. En sortant de l'eau, vous avez vu la lave bleutée s'accumuler dans le creux d'une roche. Jean Rausis me regarde bizarrement, il est possible que je sois entré en transe. Il m'arrête et me dit : quel sens donner à tout cela ? Après une courte réflexion, je lui dis : la partie submergée du rêve, celle oubliée par votre esprit qui maîtrise, cette partie se termine par une scène très particulière que vous serez seul à pouvoir interpréter, voilà : vous êtes Mapuetos, vous êtes le volcan Imyriacht, l'énergie qui est en vous est celle du centre de la terre. Dernièrement, pour des raisons que j'ignore, vous avez tout fait pour maîtriser votre vie en oubliant l'essentiel : vous baigner dans la mer noire. Soyez le bienvenu au club Mapuetos. Il ne nous reste plus qu'à comprendre où est cet endroit. Mais grâce à vous, j'ai désormais ma petite idée.

Jean Rausis est resté assis dans le salon plusieurs heures sans rien dire. Il fait de plus en plus chaud, j'ouvre les fenêtres de l'appartement, il tombe une pluie de mousson. Je mets de la musique. Je l'observe, je le vois se transformer, son esprit d'abord puis son corps. Je l'entends murmurer : putain, ce bonheur.


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Bio

Jean Rausis est un MentalHacker

Précisions d’usage 
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com

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