Fatimakirri

Fatimakirri

Le portrait onirique de Fatimakirri

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Une femme chante, elle chante qu'elle est descendue en ville après avoir fait un rêve dans lequel elle descendait en ville et avait immédiatement trouvé l'amour de sa vie au coin d'une rue à côté d'un réverbère. La femme chante qu'elle n'aurait jamais dû écouter son rêve, elle chante que les rêves sont une chose, la vie en est une autre. La femme chante qu'un jour elle est rentrée chez elle et que sa sœur, plutôt laide et qui n'avait jamais quitté le village, était tombée amoureuse du nouveau facteur. Elle chante que si elle n'avait pas suivi l'idée de ce rêve maudit qu'elle aurait pu tomber elle-même amoureuse du jeune et beau facteur. La femme chante sa mélancolie au sol, le dos contre la façade d'une maison, à l'angle de la rue du jardin et de la rue du crépuscule, à côté d'un réverbère. Elle pleure en chantant, elle pleure tant qu'elle ressent la douleur de sa propre vie dans la poitrine, je l'observe prendre un calmant, puis un excitant, le tout avec un verre de gin. Je la vois se maquiller, chanter à nouveau, chanter, chanter sa mélancolie, il n'est pas permis de chanter avec tant de douleur. Je m'avance vers elle, mais elle est trop bourrée pour m'entendre. Je poursuis mon rêve dans cette vieille ville que je ne connais pas, où tout me semble étranger, inconnu. Tout paraît différent, une autre époque ? Je déambule, quasi dansant, jusqu'à un autre coin de la ville, où j'observe un homme qui chante qu'il est descendu en ville après avoir fait un rêve où il descendait en ville et avait immédiatement trouvé l'amour de sa vie au coin d'une rue à côté d'un réverbère. Je me dis que les deux chanteurs ne se connaissent probablement pas, qu'ils ont fait le même rêve en s'arrêtant au coin d'une rue, mais pas de la même rue. Dois-je le lui dire ? Dois-je les laisser dans l'ignorance ? Je poursuis mon chemin, toujours presque dansant. Les rues sont de plus en plus étroites et sinueuses. J'observe deux femmes, une des deux crie en voyant l'autre, je m'approche. Bonsoir, puis-je vous aider ? Mon nom est Patrick Lowie, j'éteins et j'allume les réverbères dans les rêves. Les deux femmes se ressemblent, la première me dit : c'est vous qui écrivez nos rêves ? Je lui dis que non, que je n'ai pas ce pouvoir. La deuxième femme me fait un clin d’œil, comme si elle savait ce que j'ignorais. On entend des chiens aboyer au loin. La première femme m'éloigne de sa sœur jumelle. Elle me dit calmement mais avec une force magnétique : j'ai eu peur, j'ai crié, vous m'avez entendue ? J'étais là-bas en haut, immobile, comme enracinée, incapable de bouger. Quand soudain, j'aperçois vers le bas, ici donc, au bout de cette petite allée, vous voyez l'allée n'est-ce pas, j'aperçois la silhouette de cette femme, d'une femme vêtue d'une longue robe de voile claire laissant apparaître en transparence toutes les lignes de son corps. J'ai appelé, j'ai cru qu'elle ne m'avait pas entendue, donc j'ai crié plus fort, mais elle a continué son chemin sans jamais se retourner. Je lui dis : qui êtes-vous ? Elle poursuit son histoire sans me répondre : j'avais beaucoup de peine à la suivre, j'ai tout fait, j'ai déployé toutes mes forces mais mes jambes étaient trop lourdes. Je savais que je devais la rattraper sans vraiment savoir qui c'était. Maintenant je le sais. C'est au moment où j'allais abandonner que soudain, je sens une main se poser sur mon épaule. C'était moi. J'ai crié. Je m'appelle Fatimakirri et je vous présente mon deuxième moi : Fatimakirri. Elle semblait soulagée de m'avoir raconté son rêve dans mon rêve. Les chiens ont cessé d'aboyer. Je reviens à l'angle de la rue du jardin et de la rue du crépuscule. La femme n'y est plus. Je vais à l'autre angle, le chanteur n'y est plus non plus. Se sont-ils retrouvés ? C'est avec cette pensée que j'éteins le dernier réverbère de la ville.


Publications & anecdotes

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Bio

Fatimakirri est-ce son vrai nom ? On peut en douter. Tout ce que l'on sait c'est que Fatimakkiri a 56 ans, qu'elle est née à Casablanca et qu'elle a grandi dès l'âge de 3 ans à Paris. C'est tout.

Précisions d’usage 
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com

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